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Jean Coste nous a quitté comme il a vécu. Il est entré dans la mer sans se retourner, sans écouter la rumeur ou le vent méchant qui lui disaient de ne pas y aller. La mer l'a gardé. Quand elle l'a rendu il avait toujours ses extraordinaires yeux bleus, la paix était sur son visage, seule une petite chose s'était envolée pour toujours. Il avait l'habitude de ne juger de la vie que par ce qu'il y avait à en juger et jamais par ce que la rumeur en disait. Il agissait en fonction de ce qu'il pensait juste quoique que celà puisse entraîner. L'intérêt personnel, l'intérêt financier, le qu'en dira-t-on... il ne savait même pas ce que celà voulait dire. C'était aussi un homme de dialogue, mais pour le convaincre ou le faire changer d'avis il fallait avoir de solides arguments et être capable de les défendre, si l'on y arrivait il n'hésitait jamais. Sa logique était celle, oh combien rare, de l'intelligence et de l'humanisme. Jean Coste incarnait la culture, la vraie, pas celle qui fait discourir les fabriquants de mots creux. Il était passionné de toute l'histoire de l'humanité. Celà allait du monde Gréco Romain à la Biologie. Sa bibliothèque qui était aussi la salle de séjour était ( et est encore ) une pure merveille et une mine de trésors. Jean Coste était un merveilleux pianiste. Fils d'une chanteuse de l'opéra de Paris et d'un illustre membre de l'académie de médecine ( qui était aussi un musicien ) il a vécu dans le meilleur de la musique et elle a toujours été son compagnon. Il n'était pas de soirée à la Turbie sans qu'il prenne place devant son fidèle piano nous fasse partager sa joie. Jean Coste aimait la mer. C'est un peu pour elle qu'il avait quitté Paris. Si sa démarche sur terre était parfois "un peu...." dès qu'il était dans l'eau il se métarmorphosait en poisson... Gare au mérou qui nageait ( ou dormait à la porte de son trou ) à proximité de son fusil car il tirait redoutablement juste. Jean Coste aimait l'Art au sens majuscule de ce mot. Il aimait Giacometti ( et Diego...). Il aimait l'homme qui marche. Jean Coste ne regardait jamais derrière. Rien ne pouvait l'arrêter. Il était l'homme qui marche. |
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L'homme qui marche
nous a quitté
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